Histoire de l’AS Béziers Hérault

Palmarès

 

Champion de France :
1961 - 1971 - 1972 - 1974 - 1975 - 1977 - 1978 - 1980 - 1981 - 1983 - 1984



Challenge Yves Du Manoir :
1964 - 1972 - 1975 - 1977

 

Champion de France Elite 2 :
2000

 

Champion de France Fédérale 1

 2011

 

 

Le rugby fut importé en France par les Anglais en 1872. Béziers, le club le plus titré du Languedoc Roussillon, fut pourtant le dernier à voir le jour en 1911, à l'initiative de Louis Viennet. Ce dernier fusionne les deux clubs sportifs existant : le Sporting Club Biterrois et le Midi Athletic Club pour donner naissance à l'ASBH (Association Sportive Biterroise). Bien qu'omnisport, l'activité phare du club devient vite le rugby avec la section ASB dont Louis Viennet est président. Grâce à lui, le club se voit doté d'un terrain au bord de l'Orb : Sauclières. Le siège du club est installé au Café de France sur les allées Paul Riquet.

 
La saison 1912-1913 est modeste, mais, dès 1914, l'ASB prend son envol et devient un des grands clubs du Comité du Languedoc. Le club n'est pas épargné par la Grande Guerre, pourtant, en 1919 sous la présidence de Henri Bru, il fusionne avec le Midi Sportif et la Jeunesse Sportive Biterroise.
Le jeu à XV connaît dès lors une nouvelle impulsion, que viennent entretenir deux éléments nouveaux :
- le retour au pays du riche propriétaire Jules Cadenat : international de 1910 à 1913 au SCUF
- l'arrivée en garnison du second Régiment de chars d'assaut qui fut un véritable réservoir de joueurs pour le club biterrois.
A partir des années 1920, Sauclières devient une place rugbystique d'exception et plusieurs demi finales y sont disputées ainsi que la finale du championnat de France en 1921.
        


Durant l'entre deux guerres, l'ASB dispute deux finales, en 1924 et 1929 et devient une référence en matière de formation puisque ses juniors s'imposent en 1936 en coupe Frantz Reichel face à Cognac 14 à 3. A nouveau en finale de la coupe Frantz Reichel en 1949 et 1951, les juniors s'inclineront cependant devant Dax et Montferrand. L'ASB ne remportera pas de titre majeur durant toute cette période, à ce moment, le jeu à XIII progresse ce qui implique que durant une année entière, il n'y a plus de rugby à Béziers. La ténacité de Louis Viennet et de Jules Cadenat aura raison du jeu à XIII et Béziers réintègre alors son giron de quinziste.

L'ASB se caractérise par un état d'esprit indépendant, rebelle à la centralisation fédérale mais aussi pragmatique face à Etienne Guilhem qu'elle sut arracher à l'Association des Cheminots de Béziers. Les années 1970 à 1984 seront pour le club des années de gloire.

 

 

Les années 50 : les pionniers de Sauclières


Félix Lacrampe, qui venait d'être sacré avec Lourdes contre Toulon au Pont Jumeau, rejoignait lors de la saison 1949-1950 le club Biterrois. Venu au départ pour rejoindre un club treiziste qui affichait des velléités de s’installer durablement dans la cité de Paul Riquet, les dirigeants de l’ASB CB (cheminots biterrois) le ramenaient illico dans le giron quinziste, coupant l’herbe sous les pieds au pseudo agent de joueur de l’époque. Ils lui proposaient la plus belle sation service de la ville avec ses cinq pompes, située route d’Agde.

 

L’affaire tournait court et l’on promit en échange à Félix, le Café de la Comédie. Là encore on était allé un peu vite en besogne et l’affaire ne put se réaliser immédiatement. C’est donc dans un petit bar de la Rue Solferino, devenu le rendez-vous incontournable de tous les amateurs de rugby à Béziers, qu’il fit des débuts fracassants. Très rapidement, il prit ensuite la direction du Café la Comédie, suivi par tous les Biterrois qui l’adoraient et avaient fait du café du capitaine des Bleu et Rouge, un rendez-vous incontournable.

 

Dans le rôle de capitaine, il conduisait dès sa première saison l’équipe biterroise en finale de Coupe de France le 11 Juin 1950 à Toulouse aux Ponts Jumeaux. Malheureusement, le FC Lourdais, bête noire de l’époque pour les Biterrois s’imposait 16-3. L’engouement était énorme autour du club biterrois. Sauclières devenait un citadelle inviolable. L’arrivée de Raymond Barthez comme entraîneur et de Pierrot Danos, un demi de mêlée doublé du rôle de chef d’orchestre d’une phalange redoutée, accentuait le phénomène et préparait une décennie qui imposera le respect.

        


Les années 60 : l'avènement d'une méthode


Raymond Barthes entraîneur devient le bâtisseur d'un style de jeu avant-gardiste basé sur l'efficacité du jeu d'avants. En 1961, l'ASB remporte le championnat de France face à l'équipe de Dax sur le stade lyonnais. Le trophée est la récompense de plusieurs années de travail sur les nouvelles combinaisons de la méthode Barthes. Ce style de jeu se base sur la maîtrise du ballon et des situations, c'est ainsi que les biterrois furent les inventeurs du "demi-tour contact" ancêtre de la pénétration-protection-progression d'aujourd'hui. Raymond Barthes se documente sans cesse, il décortique la conception tactique des All-Blacks, examine les progrès réalisés par l'Afrique du Sud. Le rythme et le contenu des entraînements se modifient, évoluent vers un programme de préparation individualisée. C'est au milieu des années 1960 que Raymond Barthès quitte l'ASB, laissant derrière lui une mine d'or à ciel ouvert et rejoint Narbonne. Le club biterrois est désormais le dépositaire exclusif d'un jeu d'avants, une légende est en marche.

 


Les années 70 : le bonheur en continu


En 1968, Raoul Barrière devient entraîneur de l'équipe que l'on nomme alors "Le grand Béziers".Sans relâche, il prépare ses jeunes joueurs aux dents longues. Enfin, en 1971 c'est le début de la période Bonheur avec la victoire de l'ASB en championnat de France face à Toulon sur le stade de Bordeaux. C'est ensuite une formidable cavalcade sur les sentiers de la gloire puisque le club remporte cinq autre titres en 1972,1974, 1975, 1977 et 1978. Comme un rite, le bouclier de Brennus descend les allées Paul Riquet à chaque sacre au Parc des Princes.

 
        

Le secret de la réussite? un entraînement sans relâche, une remise en question à chaque nouvelle rencontre; Raoul Barrière émoustille ses troupes par toutes les manières possibles ne craignant pas de recourir à des sciences sublimatoires pour forcer les cuirasses et pousser à la victoire. Les critiques vont bon train, le pouvoir fédéral comme la presse parisienne se déchaînent, prônant un rugby moins "géométrique", mais la ténacité du club fait face et plus encore se fortifie devant ces attaques. Cest en 1978 que Raoul Barrière quitte l'ASB.

 

 

Les années 80 : la transition douce


Et la victoire est toujours au rendez-vous : 1980, 1981, 1983... cependant, en 1984, lorsqu'il brandit pour la onzième fois le bouclier de Brennus, l'ASB n'imagine pas un seul instant que la gloire va quitter son chemin. Le "Grand Béziers", dix fois champion de France en treize ans règne alors en maître absolu sur le rugby français.

 

 
Vaquerin, Palmié, Martin, ceux que l'on nomme les Mammouths de l'équipe partent en retraite, les dirigeants comme leur entourage pensent que la relève est prête, grossière erreur car malgré une transition en douceur entre la fin des années 1970 et les années 1980, le club aveuglé par l'éclat de ses multiples succès n'a su assurer son futur immédiat. Pendant cette période, les présidents comme les entraîneurs se succèdent à un rythme trop soutenu... le rugby français connaît une mutation profonde vers un jeu plus évolué et plus structuré. Le passage au professionnalisme serait le remède mais pour l'heure, le sujet est tabou. La crise économique pèse sur le club qui ne peut plus compter sur son palmarès prestigieux pour enrôler de nouveaux "mercenaires". A Perpignan, lors d'un match opposant l'ASB au Stade Toulousain, Olivier Saïsset confie qu'il avait eu le sentiment d'assister à une passation de pouvoir.


 
Les années 90 : la traversée du désert


Avec l'arrivée de Richard Astre aux commandes, c'est le passage obligé vers un rugby professionnel. Capitaine de l'équipe en 1978, il quitta le club en pleine gloire suite à un désaccord qui fit date dans les annales. En 1994, l'ASB appelle Richard Astre à la rescousse. Il accepte le défi comme un challenge personnel. Tout est à reconstruire, le moral de l'équipe est en berne, les repères sont disloqués, il faut entamer un véritable apprentissage et fixer des objectifs clairs. Peu à peu, grâce à la disponibilité de quelques vieux grognards comme Galart, Villaplana, Garcia et Saint Martin, et à certains joueurs à forte marge de progression, le club biterrois parvient à gravir les échelons de sa propre renaissance. La saison 1996-97 est celle de la stabilisation. L'ASB prend la voie du professionnalisme. Avec Richard Castel, le nouveau capitaine aux commandes, l'ASB élimine le stade Toulousain de la coupe de France. L'équipe est prête pour la compétition de haut niveau, le club repart dans le bon sens.

 
        

Les années 2000 : les nouveaux conquérants


Printemps 1999, l'arrivée du Groupe Nicollin à la tête du club donne une nouvelle impulsion et les efforts ne se font pas attendre avec dès la première saison le titre de champion de France Elite 2 et le retour au plus haut niveau. Dourthe Escalle, Aué, Bonetti, Bruno, Privat, Laharrague, Mignoni . le club affiche ses ambitions. Deux saisons plus tard, l'équipe décrochera son billet pour les phases qualificatives. Béziers est de retour parmi les grands. Le club se structure d'année en année et le travail sur la formation commence à porter ses fruits, notamment avec l'éclosion de jeunes talents tels que Yannick Nyanga, Dimitri Szarzewski. Après quatre saisons passées dans l'élite, Béziers est relégué en Pro D2. Mai 2006, les troupes de Michel Palmié et Olivier Saïsset s'inclineront en demi finale face à Albi.

 

Les années se suivent mais ne se ressemblent pas.. A force de jouer avec le feu, le pire se produit : Béziers est retrogradé sportivement et va devoir évoluer en Fédérale 1. Après deux saisons en purgatoire, l'ASBH emporte à la dernière minute la demi-finale face à Tyrosse et obtient son billet pour le championnat Pro D2. Au terme d’une finale de Fédérale 1 très disputée Béziers s'impose 13 à 6 face à Périgueux, les supporters exultent,  l'ASBH fête son titre de champion Fédérale 1 (2011). Une nouvelle page de l'histoire du club se tourne, de nouveaux dirigeants restructurent et assainissent l'ASBH, Cédric Bistué est nommé nouveau président de la SASP Béziers Rugby .

 


Du centenaire à nos jours

 

2011 est l’année du centenaire de l’ASBH

 

Une succession de manifestations vont permettre de fêter dignement les 100 ans d’existence du club qui en ont fait le plus huppé du rugby français d’après-guerre. Béziers compte 11 titres de Champion de France dont 10 obtenus entre 1971 et 1984, pour 15 finales jouées, 4 titres en Challenge Yves Du Manoir plus 6 participations aux finales et la Coupe de France en 1986. Ce titre, les joueurs voulaient absolument le gagner pour rendre hommage à Pierrot Lacans disparu accidentellement. Il faut rajouter le titre de Champion de France Elite 2 en 2000 puis de Fédérale 1 en 2011 à Montauban face à Périgueux. Les festivités vont s’enchainer avec l’exposition organisée au premier étage de la médiathèque André Malraux, la sortie du livre « 100 ans de passion, histoire du rugby biterrois » ainsi qu’un concert et des animations organisées par les commerçants de la ville. Cédric Bistué a pris la succession de Christian Portes à la tête du club. Comme son prédécesseur, il est entouré de proches du monde des affaires avec qui il s’investit dans la reconstruction et le redressement du club. Comme bien d’autres clubs référence du rugby en France, l’ASBH a mal vécu les exigences financières du passage au professionnalisme et court toujours après le bouclage de son budget.

 


2011-2012

 

Pour un coup d’essai, la saison 2011-2012 n’aura rien d’un coup de maître. Elle faillit être fatale au club biterrois. Les deux promus, l’ASBH et Périgueux, finissent respectivement 15e et 16e de la première phase du championnat et sont donc relégables sportivement. Le staff biterrois est conduit par Cédric Bistué (président), Franck Chaptal (directeur général), Philippe Benetton (manager général) et Alain Paco (président de la cellule de recrutement). Papy Fort viendra renforcer en cours de saison le staff technique. Le salut inespéré des biterrois viendra de la relégation de Bourgoin qui depuis plusieurs saisons jouait avec le feu lors de la présentation de son budget à la DNACG (gendarme financier). 

 


2012-2013

 

Le début de saison ne sera guère plus reluisant que celui de la saison précédente. Le président Bistué annonce par communiqué le 9 Octobre 2012 que Philipe Benetton est démis de ses fonctions. C’est Claude Saurel qui prend sa succession, accompagné par Papy Fort et Andrew Merthens (entraîneurs adjoints). Devant l’absence de résultats, l’aventure du staff sera de courte durée. Béziers est alors 14e. Un mois plus tard, le 8 novembre 2012, Claude Saurel et Papy Fort sont démis de leurs fonctions. Papy Fort avouera être soulagé par cette décision, la situation étant devenu irrespirable. Ils seront remplacés par Christophe Hamacek (avants), Manny Edmonds et Andrew Merthens (3/4). L’ASBH terminera la phase de poule à la 12e place, assurant du même coup le maintien. 

 


2013-2014

 

Arnaud Dubois rejoint Cédric Bistué à la direction générale du club. L’ASBH, grâce à sa victoire face à Aurillac lors de la dernière journée, grille la politesse aux cantalous et finit les matchs de poule à la 10e place. Le staff technique est composé de Christophe Hamacek et Manny Edmonds. Ils obtiennent 10 victoires à domicile mais le bilan à l’extérieur est négatif avec 14 défaites. Il reste des choses à améliorer et des paliers à franchir malgré les progrès entrevus.

 


2014-2015

 

Cédric Bistué et Pierre Olivier Valaize changent de statut et deviennent co-présidents. Ils ne peuvent que s’incliner devant l’obligation pour Rémy Martin de mettre un terme à sa carrière à la suite d’un problème aux cervicales. Le 3e ligne international avait apporté au groupe son expérience et sa maitrise en transmettant à l’ensemble confiance et sérénité dès son premier match pour la venue de Massy. Un hommage public très émouvant lui sera rendu. L’ASBH finira la saison des matchs de poule à la 11e place.

 


2015-2016

 

Dans le cadre de la restructuration de l’organigramme du club, Pierre Olivier Valaize devient président du directoire et Cédric Bistué, président du Conseil de Surveillance. Alain Paco un temps écarté revient en tant que directeur du rugby et président du Centre de Formation. Le staff technique perd Christophe Hamacek. Manny Edmonds sera accompagné par Romain Carmignani et Pétrisor Todersac. Au terme de la saison, l’ASBH passe tout près d’une qualification pour les barrages alors qu’elle a occupé le Top 5 pendant 20 journées pour finir à la 6e place. La raison est à mettre sur un bonus offensif oublié en chemin à Montauban lors de la 30e et dernière journée ainsi qu’au retour forcené de Mont de Marsan venu jouer les premiers rôles.

 


2016-2017

 

Tout débute pour le mieux à l’ASBH qui est leader du championnat après 2 journées et ses victoires sur Agen et Oyonnax. Malheureusement, dix défaites successives vont suivre. A la veille des fêtes de Noël, l’ASBH est relégable. Le 27 Décembre, un communiqué des présidents annonce l’arrivée d’un nouveau staff. David Gérard et David Aucagne présideront aux destinées techniques du club. Ils prennent leurs fonctions dès janvier et obtiennent huit victoires en onze rencontres. Le travail accompli et l’esprit de conquête retrouvé permettent de redresser la barre. Béziers vient de s’extirper des profondeurs du classement alors que tout portait à penser à mi-saison que le pire était envisageable. Béziers termine 10e au terme des matchs aller-retour.

 


2017-2018

 

L’équipe dirigeante est inchangée exception faite de Arnaud Dubois qui quitte son poste pour devenir avocat. Il est remplacé par Pétrisor Todersac dans le rôle de responsable administratif. Sur la lancée de la saison précédente, les hommes de David Gérard et David Aucagne réalisent un superbe parcours. Ils finissent à la 5e place du championnat avec 84 pts, à égalité avec Mont de Marsan qui s’est classé 4e grâce à un meilleur goal average. Au bénéfice du classement, le match de barrage se joue stade Guy Boniface. Une très forte colonie Biterroise investit les travées landaises pour encourager son équipe. Ce match ne manquera pas de faire naitre des regrets car l’ASBH va s’incliner sur le score de 31 à 23 et tout porte à croire que s’il s’était joué à la Méditerranée devant un stade plein à craquer pour une grande communion populaire, le résultat aurait certainement été inversé. Tout au long de la saison les affluences n’ont fait que grandir, que ce soit à domicile ou à l’extérieur. L’équipe est portée et soutenu à bout de bras par ses supporters qui se sont remis à y croire et qui voient dans la saison 2018-2019 des raisons d’espérer. 
 

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